Le Bristol Paris / Flammarion

Jeudi, 20 Novembre, 2025 - 16:11

Ode à un art de vivre. Une culture de l’excellence. Une édition raffinée à l’occasion du centenaire du Bristol

112, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris : une adresse mythique pour un palace légendaire. Laure Verchère, retrace l’histoire du Bristol, façonné par l’audace d’Hippolyte Jammet, sublimé par la famille Oetker, et devenu l’incarnation de l’art de vivre à la française.

Le chic du monde d’hier. L’élégance, le raffinement. A une époque où il est branché de s’étaler dans un divan les baskets posées sur le bord d’une table basse, de roter son Coca en faisant une ligne sur une carte de crédit, et de manger un kebab ou un burger dans son papier gras, souvenez-vous qu’avant d’être décérébrés et assujettis comme des esclaves au portable, aux influenceurs, aux réseaux sociaux et compagnie, il existait et existe encore, une vie où la beauté est appréciée.

Ce beau livre présente au présent un hôtel créé à Paris en 1925. Ce palace défie le temps dans une grâce due à un entrepreneur visionnaire, Hippolyte Jammet (1893-1964), "un pari sur l’avenir", dans le grand élan des Années folles. Son fils Pierre (1925-2018) a poursuivi son œuvre, acquise en 1978 par Rudolf-August Oetler et préservée dans la continuité par la Alfred et Ferdinand Oetker. Ils signent la préface, complétée par leurs épouses respectives Elvira et Narcisa qui prolongent le souci de l’esthétique et le talent décoratif de leur belle-mère, Maja Oetler, ainsi que ses appels judicieux à des savoir-faire d’exception. La famille Oetler parmi la dizaine d’établissements disséminés dans le monde, est également propriétaire de l’Hôtel Eden Roc au cap d’Antibes, acquis par leurs parents en 1969. Au Bristol ils perpétuent la vision des origines tout en faisant évoluer cet héritage dans l’air du temps.  

Le Bristol est le premier hôtel français consacré palace le 5 mai 2011. C’est un modèle de l’art de vivre à la française. Son raffinement traité dans les moindres détails nous transporte hors du temps. Cet ouvrage nous guide pour une visite exceptionnelle de la rue Saint Honoré jusqu’aux coulisses dans un lieu magique indifférent aux diktats de la mode. Le texte de Laure Verchère revient sur la genèse du projet au 112 rue du Faubourg-Saint-Honoré, adresse d’un hôtel particulier qui avait appartenu au comte Jules de Castellane, figure mondaine du Second Empire. Au temps des Années folles à Paris comme à New York ou Venise c’était l’époque du Café Society, où comme l’écrit Laure Verchère « artistes, intellectuels, financiers mécènes et mondains rivalisent d’élégance et d’anticonformisme ». On suit la quête d’innovation d’Hippolyte Jammet, la période silencieuse de la Seconde Guerre mondiale, celle des Trente Glorieuses, l’évolution de la clientèle, la diplomatie et la discrétion essentiels de l’art hôtelier, les extensions architecturales d’un joyau du Faubourg et un carrefour des arts alliant art moderne et art contemporain, toujours dans la défense et la plénitude d’un style français, où l’art de l’accueil personnalisé confère à chaque hôte le sentiment d’être unique.

Laure Verchère a été longtemps journaliste à Elle Décoration. Elle est l’auteure de nombreux livres, dont Le Grand Hôtel et le Café de la Paix, Thomas Bastide design et Sybille de Margerie aux éditions Flammarion.

Beau livre relié. Couverture cartonnée. Tranche dorée. Format : 24 x 32 cm. 240 p. 75€. Existe également en version anglaise. Un cadeau élégant et raffiné.

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com