Le crocodile d’Aristote / Albin Michel

Lundi, 7 Octobre, 2019 - 10:30

En trente-quatre toiles, et, autant de philosophes, Michel Onfray compose une histoire de la philosophie par la peinture…

  Michel Onfray use de la moindre ficelle, les plus éculées, lui semblent les plus utiles. Il apprécie la pire des tartes à la crème, l’expression : le diable est dans les détails. Comment lui faire confiance, lorsqu’il écrit une sottise, à propos de ce qu’en peinture, les artistes nomment un repentir. Michel Onfray déclare : « Face à sa toile, quand le peintre ajoute alors qu’il croyait en avoir fini avec l’œuvre, on dit qu’il y a repentir. » C’est tout à fait faux ! Voici la véritable définition du « repentir » plus complexe que le souvenir conservé par Michel Onfray : « Un repentir (pentimento en italien) est en peinture une partie du tableau qui a été recouverte par le peintre pour modifier en profondeur la toile. Il peut s'agir de masquer ou de faire apparaître des personnages, des objets ou organes, ou de modifier leurs aspects et leurs positions. » Dans cet ouvrage, Michel Onfray n’est-il pas péremptoire, lorsqu’il écrit : « La plupart du temps, quand un peintre choisit de traiter un sujet philosophique. Il peint un texte. » Voici, une de ces déclarations à l’emporte-pièce de Michel Onfray qui n’ont de rien de philosophique. De la poudre aux yeux, un usage que je regrette chez Michel Onfray que je croyais moins inutilement médiatique qu’un Yann Moix ou qu’un Eric Zemmour. Michel Onfray en appelle à Jean-Paul Sartre dont on a découvert qu’il avait coupablement collaboré à un journal vichyste. Admirablement illustré et mis en page. Un cadeau appréciable. Broché, couverture à larges rabats. 239 p. Format : 22 x 17 cm. 25€. Alain Vollerin