La passion de l'art et de la culture toujours aussi ardente
par Paule Martigny

Alain Vollerin est désormais un être céleste. Son œuvre et son esprit lui survivent, dont ce blog créé avec moi-même en 2011. L'aventure perdure, mais sans ses décapants Coups de Trique. Ils étaient sa signature. Celle d'un esprit libre et clivant : « l’insolence en réponse à l’indolence ». Son édito est archivé et consultable dans la rubrique Coups de Trique.
Continuez à lire blog-des-arts.com où des articles sont régulièrement publiés dans les rubriques Livres, Art, Littérature, Livres jeunesse, BD, Gastronomie et Spécial Fêtes. L'action culturelle et artistique de Mémoire des Arts est toujours engagée dans l’esprit de transmission. Un autre style, mais une même volonté de partage des connaissances. Moins au vitriol, mais espérons le, toujours avec pertinence et dans un souci d’indépendance.
A Lyon, la galerie, 124 rue de Sèze, présente des œuvres de peintres lyonnais de la deuxième moitié du XXe et du XXIe siècle, ainsi que la collection des livres d'art écrits par Alain Vollerin et édités par Mémoire des Arts.
N’hésitez pas à consulter le catalogue des éditions Mémoire des Arts sur memoire-des-arts.com

à nous dire

Le XVIe siècle est un héros / Albin Michel

Lundi, 8 Novembre, 2021 - 14:01

Michelet, inventeur de la Renaissance

Jules Michelet (1798-1874) a été le premier des historiens à avoir nommé la Renaissance avec un R majuscule. Pour Jules Michelet, "l’historien ne poursuit donc pas du tout l’organisation rétrospective du passé : il regarde vers la résurgence d’un mystère de vie". "Le XVIe siècle est un héros" est sa propre formulation. Denis Crouzet, professeur d’histoire à la Sorbonne et historien seiziémiste réputé, écrit : "Michelet est "notre père", surtout parce qu’il a créé la Renaissance : non pas un mot, mais une "notion historique"." Ainsi, la Renaissance est perçue comme un mythe de continuité de l’hellénisme et de la romanité, mais aussi un mythe de création nouvelle d’une formidable vitalité. Au XVIe siècle les hommes n’acceptent plus le monde légué par le Moyen-Age et entreprennent de le refonder. La Renaissance est opposée au pessimisme et Michelet conjure par sa réflexion mise en mots, sa propre part d’obscurité. L’histoire devient alors "une pédagogie éthique de l’espérance". Pour Michelet, l’auteur de l’Histoire de France, "l’écriture est anatomique, arrachant la peur de l’histoire en quelque sorte comme le chirurgien scalpe la peau ; c’est-à-dire quelle ne s’en tient pas uniquement à l’extériorité ou à la superficie des faits et des hommes, mais qu’elle prétend pénétrer en profondeur son objet et aller au-delà du paraître, au-delà ou en-dessous de ce qui est nommé la "fatalité" et qui s’oppose à la liberté…" Denis Crouzet fait une belle définition de la pensée de Michelet. Avec lui le lecteur pénètre dans le XVIe siècle. Un livre savant, certes, mais abordable et passionnant pour peu qu’on s’y plonge avec attention. On comprend alors que Michelet ne s’adressait pas seulement à un lectorat du XIXe siècle mais bien au delà. Dans sa conclusion, Denis Crouzet écrit que l’histoire "possède une vertu qui est de permettre à chacun de ne pas basculer dans le champ mortifère de la haine de l’autre, dans le rejet de la fraternité". Ces mots résonnent dans notre esprit d’humains de ce début du XXIe siècle. Collection Bibliothèque Albin Michel Histoire, dirigée par Hélène Monsacré. Avec une copieuse bibliographie. Broché. Format : 15 x 24 cm. 608 p. 24,90€. Paule Martigny