Mirkine par Mirkine / Flammarion

Mercredi, 16 Février, 2022 - 12:03

Dans la continuité de l'exposition hors les murs « La Victoire dans l'œil des Mirkine », qui a eu lieu en 2019 pour le centenaire des studios de la Victoire

L'hommage à l'œuvre patrimoniale et culturelle des Mirkine père et fils est poursuivie dans le cadre d'une nouvelle exposition. Le destin des Mirkine est intimement lié à celui de la ville de Nice, villégiature emblématique de la classe aisée russe au XIXe siècle, puis ville d'accueil des exilés de 1917. Léo, âgé de dix ans débarque avec ses parents. Ils ont fui Kiev sur un chariot brinquebalant jusqu'au navire. Il ne quittera Nice, sa ville d'adoption que pour intégrer l'Ecole des Beaux-arts de Paris et entamer ensuite une carrière de photographe de plateau avec un rythme effréné de sept films par an. A Paris, il rencontre avec acteurs, cinéastes, peintres ou écrivains. Au lycée Masséna à Nice il se lie avec les frères Alekan et ouvre le studio Mirkine en 1938. Ce lieu servira de boîte aux lettres et accueillera les réunions de la résistance niçoise. Léo Mirkine résistant de la première heure fut arrêté par la Gestapo pendant le tournage des Enfants du Paradis. Il sera libéré du camp de Drancy en 1944. Pendant près de quarante ans Léo Mirkine (1910-1982) et son fils Yves, surnommé « Siki » (1934-1993) deviendront des figures incontournables des studios de la Victorine. 200 films des années 1930 à 1980. "La vie de Léo, comme sa longévité sur les plateaux de cinéma, atteste de cette nature Mirkine, si particulière, qui s’est épanouie entre ombre et lumière." écrit sa petite-fille Stéphanie dans la préface. Un texte rédigé soixante ans plus tard par Léo Mirkine, « La Charrette », ouvre cette majestueuse édition qui comblera les amateurs de cinéma. C’est le récit de son enfance et du drame de la fuite. Virtuosité, charisme, œil précis et singulier, attention à l’autre, aisance naturelle lui ont acquis la confiance des acteurs des équipes techniques et des réalisateurs. Ce sont 500 clichés réunis pour la première fois entre ces pages, où se côtoient, sous l’objectif complice des Mirkine, Gina Lollobrigida et Gérard Philipe, Brigitte Bardot et Jean-Louis Trintignant, la Callas, Jean Cocteau, Martine Carol, Orson Welles... Relié. Format : 25 x 32 cm. 400 p. 75€. Paule Martigny