On l’appelait Maïco /Grasset

Mercredi, 29 Décembre, 2021 - 11:11

Marie-Claude Vaillant-Couturier, la révoltée

Yseult Williams dédie son livre : En souvenir de Thomas Vogel-Ginsburger, fils de Marie-Claude Vaillant-Couturier, disparu le 29 juillet 2020. Il répondait ainsi le 15 juillet 2020, à sa question : Pouvez-vous  dresser la liste des qualificatifs positifs et négatifs qui vous viennent à l’esprit au sujet de votre mère ? Positif : courage, générosité, fidélité, empathie, tendresse. Négatif : sectarisme, aveuglement, dureté. (Elle ne reniera jamais son dévouement à l’URSS). La journaliste, directeur de presse (Grazia, Marie-Claire, Marie-France, Lui, et le Grand Journal sur Canal +) Yseult Williams d’origine, anglo-irlandaise, signe la biographie de Marie-Claude Vaillant-Couturier (1912-1996), fille adorée de Lucien Vogel, éditeur d’avant-garde, et Cosette de Brunhoff, sœur du créateur de "Babar". Yseult Williams est l’auteur de "Impératrices de la mode"(La Martinière, 2015) et de "La Splendeur des Brunhoff" (Fayard, 2018 et Livre de Poche , 2020) prix des lecteurs du Livre de Poche 2020. Son récit de la vie de Marie-Claude Vaillant-Couturier est basé sur les archives de VU de 1929 à 1937, sa correspondance entre 1929 et 1956, les carnets écrits durant sa détention à Auschwitz et Ravensbrück, les 22 heures d’interviews réalisés par son amie Yann Viens, et les entretiens de l’auteur entre 2017 et 2019, avec son fils et ses cousins. A l’aube des années 30, Maïco, adolescente insouciante et gâtée danse aux bals russes, pose pour Vogue, croise peintres, romanciers et intellectuels. D’un séjour à Berlin en pleine montée du nazisme, elle revient métamorphosée. Elle se tourne vers la photo et rencontre Capa, Gerda Taro, Cartier-Bresson. Ils voient tous en l’URSS un rempart contre le nazisme. Son reportage clandestin sur Dachau en 1933, est un scoop mondial. Soit dit en passant, il aurait dû beaucoup plus alerter. Puis un coup de foudre bouleverse sa vie, sa rencontre avec Paul Vaillant-Couturier, rédacteur en chef de L’Humanité. Paul meurt en 1937. Veuve à 25 ans est sera une résistante de la première heure, déportée, libérée par les Russes, seule femme à témoigner au procès de Nuremberg. Sa déposition les yeux dans les yeux des accusés nazis fait le tour du monde. Lisez ce parcours exemplaire, saisissant. Broché avec jaquette. Format : 14 x 21 cm. 432 p. 23€ Paule Martigny