Parure. Un langage universel / In Fine

Dimanche, 17 Décembre, 2023 - 18:18

L'histoire de la parure commence il y a plus de 100 000 ans en Afrique. Une étude en tant que langage universel

Coquillages, plumes, os, dents, graines, minéraux, pierres, or, cuivre, bronze, fer, argent, faïence, verre, perles… Marina Yaguello collectionne les objets de parure depuis des décennies. Sa collection compte des objets du monde entier : Afrique, Océanie, monde précolombien, Asie tribale, Égypte, Orient ancien, monde méditerranéen. L'ethnique y côtoie l'archéologique, bien que ce livre ne soitpas un livre de chercheur. C'est sa formation universitaire qui l'a amenée à réfléchir sur l a parure avec des outils qui sont ceux de la linguistique, sa spécialité. Marina Yaguello a donc tenté de construire une "grammaire" des parures : les matières premières, les catégories, les formes, les motifs (oiseaux, reptilex, animaux aquatiques, etc) et les agencements (colliers rayonnants, à pendentif ventral, dentelle, le pectoral, etc). Pour Marina Yaguello ces univers sont comparables à ceux qui fondent, en dépit de la diversité des langues parlées, l'unicité du langage humain.

A travers la parure, l'Homme affirme son lien avec le monde animal et le monde minéral. La notion de parure "primitive" recouvre aussi bien les colliers de coquillages ou de dents du Paléolithique que les productions "ethniques" de l'Afrique, de l'Asie tribale et de l'Océanie. Elle est souvent destinée aux morts et non aux vivants. Loin de s'adresser essentiellement aux femmes, symbole de pouvoir, la parure a été longtemps dévolue aux hommes. La parure primitive est donc une affaire loin de toute frivolité. La parure cesse d'être primitive dès qu'elle n'est plus investie de valeurs symboliques pour devenir valeur marchande et objet de coquetterie. Toutes les parties du corps sont susceptibles de recevoir une parure, ce qui est primordial pour en déterminer les formes : parures de cou, bagues, bracelets, boucles d'oreilles, ornements de nez, de tête, cache-sexes.

Une superbe édition avec des photographies en pleine page le plus souvent sur fond noir. Des objets de la collection de Marina Yaguello auxquels s'ajoutent des pièces de musées. Chaque matériau, ou fabrication est détaillé et commenté avec soin. Marina Yaguello a écrit de nombreux ouvrages sur le langage et les langues, dont, Les mots et les femmes, Alice au pays du langage, Dictionnaire des idées reçues sur la langue, Les Langues imaginaires et La Grammaire française dans tous ses états.

 

Un cadeau raffiné. Relié. Couverture cartonnée avec tranchefile. Format : 25,5 x31,7 cm. 256 p. 49€

 

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com