Pierrot le Fou sous l’objectif de Georges Pierre / Neva éditions

Dimanche, 7 Décembre, 2025 - 12:16

Le photographe de plateau Georges Pierre disait « La photographie c’est la mémoire qui se souvient. »

Ce beau livre en est la preuve. Cinéphiles, amateurs de La Nouvelle Vague, de Godard, ce livre est pour vous. L’esthétique du film particulière avec ses contrastes de lumières et de couleurs, les chansons de Serge Rezvani, et la musique prégnante du compositeur Antoine Duhamel, tout vous reviendra en esprit avec une saveur intacte. Comme les célèbres, Ma ligne de chance ou Qu’est-ce que j’peux faire, j’sais pas quoi faire, chantés par la délicieuse et spontanée Anna Karina.

Pierrot le fou et A bout de souffle restent parmi les films les plus représentatifs de la carrière de Jean-Paul Belmondo. En 1965, le jeu de Belmondo et d’Anna Karina, dans un style naturel, tellement novateur à l’époque, depuis adopté régulièrement, sont saisis par Georges Pierre, ainsi que les pauses off et les réglages des scènes à venir par Jean-Luc Godard avec ses acteurs.

Georges Pierre est le fondateur de l’Association des Photographes de Films, engagé dans la reconnaissance du statut d’auteur au photographe de plateau. En 2001, il a légué une partie de ses archives des trente années passées sur les plateaux de cinéma à la Cinémathèque française.

Né en 1921, à Nyons dans un milieu modeste, il est passionné par la lecture. Les virées festives de sa jeunesse lui faciliteront son entrée dans le monde du spectacle. C’est à l’occasion d’une tournée théâtrale qu’il entreprend ses premières photographies à la demande du père d’une des comédiennes de la troupe. Pigiste pour Elle et rédacteur au magazine Photo, il opte pour le statut de photographe indépendant, représenté par l’agence Gamma puis par Sygma dès sa création. Au début des années 1960 il s’orient vers la photographie de plateau pour le cinéma. De la Nouvelle Vague aux années 1990, il affirme son style. Intégré aux équipes de tournage, il se fait presque invisible pour capter les ambiances des films. Il a l’art d’apprivoiser les acteurs par son tact et sa discrétion. Bertrand Tavernier alors attaché de presse sur Pierrot le Fou écrira de lui à propos de son travail sur La Passion Béatrice : « Je lui dois aussi parmi les plus belles photos de tournage qui rendent compte de l’effort collectif que représente un film. » 

Au sommaire : préface de Paul Belmondo, portrait de Georges Pierre, l’histoire du film, entretien avec Antoine Duhamel, les affiches du film, Pierrot le Fou vu par Benoît Delépine, Patrice Leconte, Philippe Le Guay, Bruno Podalydès, Jean-Marie Poiré et Serge Rezvani.

Beau livre relié sous jaquette. Couverture cartonnée. Format : 23,5 x 31 cm. Un super cadeau.

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com