The North American Indian / Éditions Taschen

Une œuvre unique en son genre, celle d’Edward S. Curtis, photographe ethnologue américain.
Qui était Edward S. Curtis (1868-1952) ? Qu’est-ce qui l’a incité à faire tous ces portraits d’indiens ?
Quand il longe les côtes de l’Alaska en 1927, pour photographier, filmer, et enregistrer les Inuits, il est âgé de 59 ans. Icebergs, brouillard, pluie, froid et pour finir tempête auront raison de cette expédition qui sera pour lui la dernière. Curtis a mené d’innombrables excursions sur la trace des peuples indigènes d’Amérique du Nord. Pendant trois décennies il a sillonné les régions du continent américain. Si ses contemporains ont peu partagé son intérêt pour la mémoire du peuple natif, la postérité a compris la valeur inestimable de son œuvre qu’il a accomplie malgré une vie privée désastreuse et l’accumulation de dettes.
Au total plus de 40 000 photographies, 10 000 enregistrements sonores en 75 langues et un recueil de 150 mythes de différentes tribus. Son enfance et sa jeunesse dans le Wisconsin sont marquées par une extrême pauvreté. Sa famille déménage dans le Minesota et achète une ferme. Il a une quinzaine d’années lorsqu’il rencontre les Dakotas dans une réserve. La pauvreté perdure, la famille se déplace. Edward S. Curtis s’intéresse à la photographie à laquelle il s’initie en autodidacte. Il a 19 ans quand ils s’installent sur la côte ouest. Après la mort de son père il décide d’approfondir ses connaissances en photographie et acquiert un petit studio. Sa vie prend un tour radieux. A Seattle, en 1987, sa notoriété de grand photographe portraitiste est établie. Mais ses centres d’intérêt sont plus larges. Il prend conscience d’être le témoin de la disparition de cultures. Il n’est pas le premier a avoir envisagé ce genre de projet. Parmi ses prédécesseurs le peintre George Catlin, Seth Eastman, Paul Kane, Charles Bird King, le photographe Thomas M. Easterly, etc. Sa différence ? Curtis est le premier à avoir suivi un plan méthodiquement défini.
Il prépare méticuleusement ses expéditions. Son respect, son courage et son intrépidité lui valent la confiance des populations autochtones. En 1907, il s’occupe exclusivement de son projet de livre. Onze volumes de The North American Indian sont publiés jusqu’en 1916. Sa finalisation en 20 volumes coïncide avec la Grande Dépression de 1929.
Curtis en de multiples occasions déclarait avoir toujours été conscient de l’injustice commise à l’encontre des Natives Americans par les Blancs. Dans ses extraordinaires portraits pour lesquels il avait perfectionné le procédé Orotone, s’exprime la dignité des visages. Sans lui que saurions-nous aujourd’hui des rites des Hopis du Sud-Ouest, des danseurs de la cérémonie d’hiver des Qagyuhl, du quotidien des Navajos, des Apaches, des Cheyennes, des Arapahodes, des Nez Percés, des Crows, des Comanches, des Eskimos, et de tant et tant d’autres. Certainement beaucoup moins de choses…
Ce volume réunit la somme de ses explorations photographiques en présentant plus de 700 photographies de son grand œuvre, The North American Indian.
Très haute qualité de l’édition. Choix du papier exemplaire en parfaite adéquation avec la nature et la beauté des photographies. Multilingue (Allemand, Anglais, Français). Relié sous coffret, 24.3 x 30.4 cm, 2.68 kg, 696 pages. 100€.
Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com