Witold Gombrowicz / Christian Bourgois éditeur
Anthologie. Edition établie par Rita Gombrowicz et Henri Marcel. Traduction collective. Ce volume est composé pour un tiers de textes tirés de Varia 1 (Bourgois, 1978), un deuxième de Varia II (Bourgois, 1989), complétés d'articles, lettres et entretiens encore inédits en français, ou ayant été publiés, pour quelques-uns, dans diverses revues. Comment être polonais ? Telle est la question politique existentielle et alors d'actualité que n'a cessé de poser Gombrowicz, tout au long des années 1930. Parti en Argentine, en 1939, la Pologne étant envahie, peu après les accords de Munich de septembre 1938, il se verra privé de sa terre natale, lui qui vivait un exil intérieur. Dans Varia I, répondant à un entretien, Gombrowicz déclare avec une lucidité infinie, en réponse à la question : la peinture a-t-elle joué un grand rôle dans votre œuvre ? Réponse. La peinture ? Mais, je suis un ennemi de la peinture et je la combats à l'aide d'une cigarette ! Il existe aujourd'hui des valeurs justifiées et des valeurs de routine : si le besoin d'avoir du pain est justifié, celui de cigarettes ou de peinture est un vice. Ce besoin-là, quels sont les facteurs qui l'ont fait naître ? D'abord l'existence d'un immense marché, une culture artificiellement formée, une sensibilité que la concurrence a fini par dénaturer, une hiérarchie imposée des valeurs et bien d'autres choses encore. » Gombrowicz ignorait superbement, ce que certains appelèrent le « nouveau théâtre ». Il écrit : « J'abhorre le style « moderne » qui est toujours le même. » En conclusion, il affirmait en réponse à la question d'une ridicule banalité : Quels sont vos projets d'avenir ? Réponse ; « La tombe. » Gombrowicz demeure un exemple de probité. Quand, on pense à la vénalité d'un Cohn-Bendit courant les plateaux de radios et de télévisions, les plus pervertis à la recherche d'une aumône déshonorante, comme le fait aussi, le pitoyable, Laurent Mouchard, patron du journal Libération qui dissimule sa honte légitime, sous un nom d'emprunt. Broché. 304 p. Format : 20 x 12 cm. 20€. Alain Vollerin