Chanson de la ville silencieuse / Flammarion

Mercredi, 31 Janvier, 2018 - 16:18

Olivier Adam fidèle à son spleen

C'est la fille du chanteur, pas celle du père fouettard comme dans la chanson de Dutronc. Plutôt la fille du père absent, même quand il est là. Cette fille, c'est elle qui raconte, quinze ans après la disparition de son père près du fleuve. Restait de lui, sur la rive, une paire de bottes, sa voiture avec une boîte à gants vide. On ne la pas retrouvé, mais il est déclaré mort. Elle se souvient de sa mère dans l'appartement de Paris, noctambule, complètement jetée, partie un jour en Californie. De ce père, artiste célèbre, un peu désabusé, border-line, flanqué d'une bande de musiciens, de paumés et de pique-assiettes dans sa maison isolée dans la campagne. Elle se remémore sa vie d'enfant unique délaissée. La fille cherche son père à Lisbonne, sur la foi d'une photo floue montrée par un ami qui dit l'avoir croisé. Lisbonne, et la nostalgie, une association type. Et la musique. Olivier Adam aime Dominique A., Jean-Louis Murat et Gérard Manset, des marginaux, des solitaires, des « a-part » du système show-bizz. Par des phrases courtes, étudiées, travaillées, Olivier Adam, toujours d'une sensibilité exacerbée, exprime la quête de cette fille qui cherche sa place. Il a un faible pour les indociles, les romantiques, neurasthéniques, qui souffrent d'un manque, d'une absence. Olivier Adam est né en 1974. Il est l'auteur d'une bonne quinzaine de romans et nouvelles, dont « Passer l'hiver » (L'Olivier, 2004, Goncourt de la nouvelle), « A l'abri de rien » (L'Olivier, 2007, prix France Télévisions et prix Jean-Amila-Meckert), « Des vents contraires » (L'Olivier, 2008, prix RTL/Lire), « Les Lisières (Flammarion, 2012, prix Breizh). Broché. Format : 13,5 x 21 cm. 224 p. 19€