Fief / Seuil : rentrée littéraire 2017

En périphérie d'une ville, dans un univers entre deux mondes, Jonas et sa bande tuent le temps entre fumette et parties de cartes. Leur fief, ce n'est pas seulement le lieu de leurs rencontres depuis leur enfance, la mare où ils s'ébattaient et jouaient au basket, c'est aussi et surtout, leur langage. Un lieu mental, un lieu de reconnaissance. Le roman débute et finit avec un combat de boxe. Quinze pages sur un combat, c'est gonflé, et pourtant, on ne s'ennuie pas une seconde avec l'écriture au cordeau.de David Lopez. Page 53, Le « Candide » de Voltaire commenté par Lathuiss est un morceau savoureux à ne pas rater. Le long du roman, teinté de tragique ordinaire, la beauté se dégage de la gravité. Spilffs, combines, et rap composent les jours et les nuits de ces adolescents en capuche qui tirent sur leur clope tous en même temps : « Du bout d'ma plume / j'écris ma douleur/ Besoin d'évasion, vos promesses j'en ai pas vu la couleur… ». La réalité, « ça pue sa mère ». Amour, amitié, sexualité. Des potes. C'est l'un d'entre eux qui parle. Un roman qui a du style et du caractère. Broché. Format : 14,3 x 20,7 cm. 256 p. 17,50€