Jean-François Revel / Mémoires / Robert Laffont

Mardi, 30 Janvier, 2018 - 10:55

Jean-François Revel était un être exemplaire...

Edition intégrale, établie, et présentée par Laurent Theis, ex-élève de l'ENS, historien, éditeur et ami de Jean-François Revel (1924-2006) dans la dernière partie de sa vie. Jean-François Revel, professeur, essayiste, éditorialiste à l'Express puis au Point, éditeur chez Julliard, Laffont et Pauvert, fut aussi, critique d'art. D'abord étudiant scrupuleux engagé dans la voie de la réussite, il interrompt ses études après sa rencontre avec sa première épouse, disciple du mage Gurdjieff. Cet événement va profondément modifier la trajectoire de Jean-François Revel. Il participe vers 1947 à la vie du groupe Gurdjieff, dont l'influence était immense à Paris, surtout dans le milieu artistique. Parmi les adeptes : le sculpteur Etienne Martin, les peintres Jean Le Moal, Jean Bertholle, et surtout, Albert Lenormand. Jean-François n'avait plus que du mépris pour Gurdjieff dont les pratiques avec les adeptes féminines lui vaudrait aujourd'hui d'être balancé comme un porc. Jean-François Revel était surtout exemplaire par les distances qu'il posait envers tous les pouvoirs, et même, celui de ses confrères journalistes. La position de la presse, tellement contestée, aujourd'hui, était un de ses sujets constants de préoccupation. A propos d'Anne Sinclair, déjà tellement oubliée, Jean-François Revel n'y allait pas par quatre chemins : «  Après avoir eu des idées, la gauche avait eu ensuite seulement des passions. Elle n'avait plus désormais que des intérêts, à l'époque, où Anne Sinclair en était devenue l'amazone médiatique. Rien ne rend plus irritable, intolérant, méfiant voire hargneux que de défendre des places et des prébendes en feignant de servir un idéal. Au fond, Anne Sinclair incarnait à la perfection une certaine dégénérescence souriante du journalisme tendancieux que j'avais décrit dans un chapitre de la Connaissance inutile. » Je vous recommande, très vivement, la lecture de cet ouvrage, à l'heure, où, la presse française « libre » est représentée à la télévision par un personnage inculte et grotesque qui tient du boudin, et du gourdin. Broché. 896 p. Format : 19,8 x 13 cm. 30€. A.V.