Ariel, galerie Dettinger

Pour voir une nouvelle série de peintures, de gouaches et de dessins d’Ariel, jusqu’au samedi 31 décembre 2022. Toujours des personnages liés comme enchaînés, corps nus, comme pour expier une condamnation divine, ou, peut-être des martyrs mystérieux. Il fallait un galeriste pour présenter cette œuvre exigeante, Alain Dettinger s’attache avec soin à cette mission engagée. Ariel n'est jamais très pressé d'exposer. Il préfère le silence de son atelier à Feyzin où il poursuit l'écriture de son œuvre inspirée par la lecture, et la relecture de la Bible. Ses toiles se lisent comme des enluminures du Moyen-âge, comme des messages des pères de l'église chrétienne dans des prédelles à la manière des tabernacles oints de l'onction divine. Ariel dénonce parfois avec violence, mais aussi il reconstruit. Le sexe pour lui n'est pas tabou. Il le montre comme au temps d'Eve et d'Adam. Les peintures de "l’ange Ariel" se ressemblent et pourtant ne sont jamais les mêmes. Il nous surprend à chaque exposition, après une lente maturation de deux ou trois ans, quotidiennement concentré dans son univers qui est le reflet des quêtes, des turpitudes, et des élans d’amour du monde humain, vivants et morts entremêlés. Il nous surprend donc, car ses compositions fluctuent, les espaces se répartissent différemment, des frises remplacent des prédelles, le bleu surgit soudain comme une bulle au milieu des rouges et des jaunes étincelants, un lac divin, une source, une possibilité. Il suffit simplement de regarder longuement sans référence, sans à priori, et de se laisser porter dans les méandres lumineux de ses assemblages. Galerie Dettinger-Mayer. 4 place Gailleton – Lyon 2e Jusqu’au 31 décembre 2022. Mardi au samedi 15h – 19h30. 04 72 41 07 80. www.galerie-dettinger-mayer.com. Alain Vollerin – Mémoire des Arts. blog-des-arts.com