Au Musée Paul Dini, le Postimpressionnisme et Rhône-Alpes...

Lundi, 9 Novembre, 2015 - 20:23

Jamais, on ne vit exposition plus amphigourique...

« 1866-1914. La couleur dans la lumière ». Sylvie Carlier est la directrice du Musée Paul Dini. Elle partagea la responsabilité du commissariat de cette présentation, avec son adjoint, Damien Chantrenne. Au plan scientifique, on fit appel à Dominique Lobsteïn. Tant de beaux esprits, pour construire une exposition ridicule. Heureusement, à peu près toutes les toiles sont monumentales et splendides. Le public a compris, et, il vient en nombre. Tant mieux pour les finances de cette structure, quelquefois délaissée par les Lyonnais. Il y a peu de rapport entre le Postimpressionnisme, et cet accrochage, et encore moins avec notre région. Cette tribu-là ne connaît que deux sculpteurs : Joseph Bernard, et, Aristide Maillol dont on présente une petite œuvre, dans des conditions indécentes. Comment peut-on être aussi pédant, pour utiliser une telle formule : Le mélange optique des couleurs ? Ah ! Oui... Le mélange optique, et le mélange « trouducuidal », alors ?... Et, rien que ce mot « mélange »... Quelle grossièreté ! Pour évoquer, les subtilités d'un Albert Dubois-Pillet, ou, d'Henri-Edmond Cross. Je l'ai dit, vous verrez des œuvres splendides, et, vous ferez de véritables découvertes : Léon Pourtau (1868-1898), Charles Guérin (1875-1939), Henri Duhem (1860-1941), Alphonse Osbert (1857-1939), Charles Lacoste (1870-1959), etc. Signalons la présence d'une œuvre très inspirée, par son ami Maximilien Luce, d'Hippolyte Petitjean (1854-1929), actuellement, présenté au Musée des Ursulines, à Mâcon, par la volonté de son conservateur, Marie Lapalus. Vous verrez une toile de Charles Camoin : Naples, le Vésuve, etc, d'une banalité désarmante. J'aime beaucoup René-Xavier Prinet (1861-1946). Sylvie Carlier et ses camarades, confondent trop souvent le Symbolisme d'Alphonse Osbert, d'Emile-René Ménard (1862-1930), d'Albert Besnard (1849-1934), d'Auguste Morisot (1857-1951), d'Ernest Laurent (1859-1929), etc, et, leur thème abracadabran. Une preuve, l'usage du chapitre dédié au thème d'Arcadie. Le choix des deux paysages de Félix Valloton est d'un snobisme rare. Difficile de reconnaître leur auteur, et, surtout pas, une présence du Postimpressionnisme. Pourquoi ranger, Pierre Bonnard, et, Edouard Vuillard avec les Postimpressionnistes ? Curieux historiens de l'art qui confondent Nabis et Postimpressionnistes. Adrien Bas, qui était un cézannien convaincu, par les engagements de Georges Albert Tresch, n'avait pas sa place ici. Il s'agit d'un abus de pouvoir supplémentaire qui apporte de la confusion dans l'esprit des visiteurs. Et, ils n'ont pas besoin de cela. On dit qu'une phrase tirée de son contexte n'est qu'un prétexte. Que dire d'une toile arrachée à l'ensemble d'une œuvre ? Femme dans un intérieur d'Emilie Charmy (un chef-d'œuvre baudelairien, évocateur des tourments d'un Félicien Rops), souligne sa situation personnelle, de jeune femme confrontée au doute existentiel, mais, rien à voir avec les supputations de Sylvie Carlier, sur le Postmachintruc. Les Baigneuses sous un pont d'Albert André ne sont pas représentatives de son œuvre, et certainement, très cézanniennes. Paul Cézanne disait, à propos de la Lumière : « Quand la Lumière est à son intensité, la forme est à sa plénitude. » Sylvie Carlier qui veut nous surprendre à tous prix, semble l'avoir oublié... Allez au Musée Paul Dini, vous verrez des œuvres exceptionnelles d'illustres artistes français, et, de peu de lyonnais... Hélas !... Si, le peintre Fernand Lambert (1868-1934), le mouvement incarné dans la lumière, à mon humble avis, plus fauve que Postimpressionniste. Regardez attentivement la composition de Maurice Tête, vous lirez au second plan, et dans le lointain, un hommage à Paul Gauguin, et, à Edouard Manet. Damien Chantrenne se met à citer, Henri Béraud, le premier des critiques d'art lyonnais de l'ère moderne. Nous sommes sauvés. Je vous recommande l'achat du catalogue. Broché. 179 p. Format : 26 x 20,5 cm. 30€. Musée Paul Dini jusqu'au 7 février 2016. 2, place Faubert à Villefranche-sur-Saône : 04 74 68 33 70