Edouard Pignon / Musée de Morlaix

Vendredi, 12 Août, 2016 - 09:37

Entre ciel et mer, les plongeurs…

Il s'agit du catalogue de l'exposition présentée au musée de Morlaix jusqu'au 16 octobre 2016, et dont le commissariat scientifique fut assuré par Philippe Bouchet, historien d'art, auteur du catalogue raisonné de l'œuvre peint d'Edouard Pignon (1905-1993), assisté de Marie Camus. Le commissariat général fut assumé par Patrick Jourdan, directeur du musée de Morlaix et par son adjointe Béatrice Riou.  Textes : Jean Clair, Philippe Bouchet, Samuel Dégardin, Pierre Buraglio et Marie Camus.Edouard Pignon adhéra au Parti communiste français entre 1931 et 1935, déjà une belle preuve d'aveuglement puisque les bolcheviques, Lénine, Trotsky et leurs amis avaient commis leurs impardonnables exactions envers le peuple russe depuis plus de vingt ans. A la libération, le Parti communiste dont le général Charles de Gaulle ne parvint jamais à réduire l'influence, avait envahi le monde de la culture et des Lettres, en particulier, par le comité national des écrivains où Elsa Triolet et Louis Aragon jouèrent un rôle d'individus sectaires et bornés. Edouard Pignon soutenu par son épouse Hélène Parmelin, membre du PCF depuis 1944, directrice du service culturel puis grand reporter du journal L'Humanité, bénéficia de l'indéfectible soutien des puissances communistes, alors en place dans la fonction publique. A cette époque il fallait peindre des mineurs, des travailleurs. Edouard Pignon ne rechigna pas à l'affaire. Cet accrochage présente un bon nombre de grands formats sur le thème des plongeurs, série réalisée en 1964. Puisqu'il faut parler de peinture et pas seulement d'histoire, rappelons cette appréciation de la peinture de Lapicque et de Pignon par Michel Ragon : « Tous deux ont assuré une permanence, non seulement de l'anecdote dans l'art d'après-guerre, mais aussi du baroque. » Peut-on regretter que l'influence d'Edouard Pignon se soit largement éteinte? Cet hommage vient à point pour le ressusciter. Il fit de nombreux émules à Paris et en province, et à Lyon : Georges Manillier et Alain Pouillet. En un mot, Edouard Pignon qui n'avait pas de mots assez durs pour fustiger les artistes de l'art abstrait, fit pourtant tout par ses arabesques et circonvolutions humaines, pour rivaliser avec eux. Il y a de la brutalité dans la pensée d'Edouard Pignon qui ne semble pas très passionné par les recherches de Paul Klee et de Vassily Kandinsky. Contient une biographie établie par Marie Camus. Broché. Couverture à très larges rabats. 98 illustrations. 112 p. Format : 28,5 x 22 cm.