Gérald Bortoluzzi expose ses « suites » à la galerie l'Oujopo...

Mercredi, 2 Octobre, 2013 - 08:33

Conjurer la mort, et ses effets sur les consciences humaines...

Tout casse, tout lasse, et puis, finalement un jour, tout s'efface. Gérald Bortoluzzi est professeur d'arts plastiques. Il connaît très bien l'histoire de l'art, à toutes ses époques. Elle le porte, le transporte. Presque toutes ses œuvres font référence à son épopée : Brueghel, Bosch, Klimt, etc. Il utilise des fonds noirs, sur lesquels, il pose des sortes de « substrats » végétaux ou animaux. Il torsade d'infiniment petits morceaux de papier blanc. Très fin. Il obtient des corps, assez souvent féminins. On voit les doigts des mains. Remarquablement minutieux, précieux. Tout cela est aligné, relativement ordonné, sur trois ou quatre rangs. L'atmosphère demeure délétère. Nous sommes dans le sec. La mort est un peu partout. Gérald Bortoluzzi traduit une sorte de fête de la Mort. Ses personnages sont dans la réminiscence. Fantômes. Ectoplasmes. Une manière, pour lui, de tenter une conjuration de la mort, d'échapper à la dégénérescence, à la décomposition post-mortem. Gérald Bortoluzzi se livre, avec les divers éléments trouvés autour de lui, à des expériences. Comme un alchimiste, un sorcier. Il joue au démiurge. Il architecture un monde. L'ultime étape de son évolution sera-t-elle portée par l'usage d'os et de chair, humains ? Gérald Bortoluzzi adore la Halle Saint-Pierre, à Paris, sur la butte, à Montmartre. Le temple de l'art brut, et de l'art singulier. Gérald Bortoluzzi travaille aussi avec des « sorcières », ces miroirs, souvent ovales, et bombés qui donnent aux visages de curieuses formes. Mais, il ne recherche pas cet effet là. Il enlève le verre, pour lui substituer les multiples éléments de ses compositions. Devant son alphabet diabolique, on ne peut s'empêcher de penser, au génial Erté. A la galerie Oujopo, où, Laurent Seror poursuit son action, sur la voie de l'art hors-les-normes, on peut voir aussi des œuvres de Claire Borde, peintre-graveur qui réussit de sensibles miniatures, exprimant la nature dans ses « riens ». D'autres fois, elle déconstruit des paysages. Les plus personnels sont pour moi, les plus colorés. Elle les installe en estompe, aux limites. Jusqu'au 9 novembre 2013. Galerie l'Oujopo- Laurent Seror - 40, rue de la Viabert-Lyon 6e. 09 64 47 92 23. Utiliser aussi Oukopo@live.fr et voir http:/oujopo.com/encadrement