J’avais annoncé, chez Me De Baecque, une grande braderie, car, le désastre était inévitable…

Mercredi, 20 Juin, 2018 - 18:12

Jacques Truphémus, une déconfiture programmée…

Toits depuis l'atelier, circa 1976 Huile sur toile, signée au dos H. 50 cm - L. 60 cm

Pas de miracle possible vu l’attitude, depuis des années, des priseurs, avec la complicité de marchands, comme Paul Gauzit. Rien n’y fait. Nous écrivons des livres. Nous organisons des expositions. Rien n’y fait. Les galeries disparaissent les unes après les autres, ruinées par la politique des priseurs bradeurs. Me De Baecque était à mes yeux un croquemort des arts à Lyon, niant l’existence d’une école lyonnaise, j’ai peur qu’il ne soit pire que cela, le fossoyeur des artistes lyonnais. En voulez-vous une preuve? La voici. Il s’agit de la vente du mardi 19 juin 2018 où, furent dispersées 35 œuvres de Jacques Truphémus. Six toiles sur 35 firent des prix raisonnables entre 14 500 € et 25 000 €. Beaucoup d’autres, plus d’une dizaine furent vendues avec peine au prix de réserve 2000 à 3000€. Sur Internet, on voyait Me De Baecque atteindre comme d’habitude les limites du ridicule, s’acharnant comme un futur noyé au cœur d’une tempête. Mais, le pire fut atteint dans l’après-midi, avec la vente d’une quinzaine d’œuvres de Jean Couty, dont le nom brille au sommet du musée de Saint-Rambert-l’Île-Barbe. Il fallait acheter du Couty. C’est un message pour mon ami, Jean-Louis Giraud. Des chiffres vraiment scandaleux de 500 à 800€. Deux chefs-d’œuvre parvinrent à sauver la face : la Mosquée d’Omar, et, une vue de la Saône aux glaçons, 4400€ et 4000€ sans les frais. Un sinistre camouflet pour Charles et Myriam Couty qui luttent courageusement pour faire vivre leur institution. Comment voulez-vous que les collectionneurs achètent encore en galerie ? Très bientôt, il n’y en aura plus pour défendre l’école lyonnaise ! Le 7 juillet, l’étude Me Guillaumot, à Villefranche-sur-Saône, mettra en vente une petite série de six toiles, dont la qualité et la provenance sont contestées par de nombreux spécialistes, à des prix de réserve ridicules. Soyez vigilants ! Mais, un malheur posthume s’acharne sur Jacques Truphémus, si protecteur de sa production de son vivant. L’étude de Me Bérard s’apprête à liquider 200 toiles et dessins, le 22 septembre 2018, pour aider son héritier à payer ses droits de succession. Cette journée sera maudite pour l’histoire de l’école lyonnaise. Elle scellera son discrédit. Les défenseurs de Jacques Truphémus ne pourront que constater la malveillance des priseurs et leurs mises à prix méprisantes !... Je crains que pour l’œuvre de Jacques Truphémus le pire ne soit à venir !... Alain Vollerin