Le musée des Ursulines rend hommage à l’œuvre sur papier de Maxime Descombin…

Lundi, 27 Juin, 2016 - 19:25

Valet de ferme, artiste autodidacte, Maxime Descombin (1909-2003) demeurera une haute figure de l’art en province, dans la seconde partie du XXe siècle…

Le critique d’art, René Deroudille dans la lutte qui opposa l’abstraction à la figuration, à la fin de la seconde guerre mondiale, avait décidé de s’engager pleinement. Représentant de la revue « Arts », alors dirigée par Raymond Cognat, il avait choisi son camp avec sa véhémence habituelle, celui des abstraits. Il fut donc heureux de rencontrer Maxime Descombin qui invitait dans son atelier de Champlevert, à Mâcon, des personnalités déjà de premier plan, comme : Henry Moore, Graham Sutherland, Constantin Brancusi, André Bloc, Henri Laurens. Charles Juliet qui deviendra célèbre, quelques années plus tard, avec son journal et ses textes, à propos de l’œuvre de Bram Van Velde, était encore un petit jeune homme, à peine sorti de l’école des enfants de troupe que fréquenta, mon ami Pierre Lutrin, remarquable artiste de l’art brut. Les dessins présentés reflètent parfaitement l’évolution de Maxime Descombin, son autoportrait nous dit bien sa modestie, sa simplicité, son ouverture d’esprit. Comme beaucoup, comme Asger Jorn, comme Christian Dotremont, Maxime Descombin a souffert de la tuberculose, et pour guérir, il fut obligé de se soumettre aux vertus de la sieste. Moi-même, atteint en 1964, par cette épidémie totalement oubliée, je connais bien le régime des heures de repos obligatoire qui laissait le temps de penser, et parfois d’écrire. Comment ne pas citer, le peintre, Albert Le Normand qui fut son ami, et, exposa comme lui, à Mâcon, à la galerie Pedrini ? D’abord figuratif, Maxime Descombin inclina vers la simplification de la forme, pour partager les options des artistes les plus créatifs, comme ceux du groupe Cobra. Je pense aussi, aux sculpteurs Etienne-Martin et François Stahly, etc. Nous sommes transportés au cœur d’une époque en peinture, comme en sculpture. Le salon des Réalités nouvelles. Un symbole. Bonne idée de présenter de grandes toiles de Marie Charbonnier, Maxime Descombin usa de nombreux cahiers, il nous est donné de les retrouver. Je vous recommande le cahier d’inventaire No 19 publié à cette occasion. Cet événement bénéficie de l’aide de la Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne Franche-Comté. Pour les visites guidées, appeler au 03 85 39 90 38. Visitez l’atelier de Maxime Descombin, rue Claude-Guichard, à Mâcon. Exposition ouverte, jusqu’au 4 septembre 2016, du mardi au samedi : 10h-12h et 14h à 18h. Et, le dimanche de 14h à 18h. Fermé le 14 juillet. Le catalogue de 112 p. contient de très nombreuses illustrations, et des textes de Benoît Mahuet, documentaliste, et Marie Lapalus, conservateur des musées de Mâcon, qui signe, ici, sa dernière exposition.