Marc Riboud – Histoires possibles / Editions RMN – Musée national des arts asiatiques-Guimet

Lundi, 17 Mai, 2021 - 12:22

« Un chant visuel du monde fait de rires, de larmes et d’amour » Catherine Riboud Chaine

Le legs de toute l’œuvre de Marc Riboud (1923-2016) constitue un enrichissement majeur. A cette occasion le musée Guimet lui consacre une magistrale rétrospective. Marc Riboud, timide et silencieux, était le cinquième de sept enfants. Son père qui mourut alors qu’il avait 16 ans lui avait dit : « Tu ne sais pas parler, mais tu sauras peut-être regarder », et il lui avait donné son vieux Leica. Marc Riboud fit les beaux-arts à Lyon, deux ans. Puis il partit ne supportant plus l’atmosphère glaciale de la ville. Il avait besoin de quitter cette bourgeoisie de provinciale rigide, habité d’un besoin vital de découvrir le monde. A Paris, sa rencontre avec Henri Cartier-Bresson fut déterminante. Il le dirigea vers le chaleureux Capa qui lui dit : « Viens avec nous chez Magnum ». Il lui obtint ses premiers reportages, dont celui à Londres ruinée par la guerre. En automne 1955, Marc Riboud partit en Inde dans la vieille Land Rover de son ami George Rodger, photographe de guerre britannique, co-fondateur de l'agence Magnum. Marc Riboud a toujours eu une empathie pour les humbles, ceux qui souffrent, qui ont un travail dur, une sympathie pour l’humain sans limite. Sa femme, Catherine Riboud Chaine dit : « J’ai été émerveillée par le bonheur presque la jubilation, qu’il avait à regarder, à découvrir, à comprendre. Il avait une ferveur ».. Le splendide catalogue de l’exposition contient une conversation entre Catherine Riboud Chaine, journaliste, secrétaire générale de l’association Les Amis de Marc Riboud et Sophie Makarian, présidente du MNAAG, et des textes de l’écrivain Olivier Rolin, du photographe Claude Estèbe, et du responsable des collections photographiques du MNAAG, Jérôme Ghesquière. Le catalogue de quelques 200 photographies réunit : l’Europe d’après guerre, vers l’Orient, Alaska, les années 1960, le Vietnam, le Bangladesh, le Cambodge, la Chine, et les Monts Huang Sham. C’est son ami le peintre Zao Wou-Ki qui avait insisté pour qu’il y aille. Parmi les photographies fixées dans notre mémoire : Jeune fille à la fleur, Haleurs de bateaux sur le Yangzi Jiang ou, Le peintre de la Tour Eiffel. Pour conclure citons Claude Estèbe : « Riboud est probablement le photographe le plus complet que je connaisse. Il avait pour lui : un œil d’architecte pour la composition, un profond intérêt pour l’âme de l’homme et une passion pour les cultures, et le sens de l’instant d’un magicien. » Relié avec tranchefile. Format : 21 x 27 cm. 272 p. 35€. Musée national des arts asiatiques-Guimet jusqu’au 6 septembre 2021. Paule Martigny. Mémoire des Arts