Café des Fédérations, où professe Yves Rivoiron…

Mardi, 29 Janvier, 2013 - 16:40

Café des Fédérations, siège de la résistance des bouchons lyonnais…

Yves Rivoiron maintient le cap depuis plus de quinze ans. Navigateur dans l’âme, il en a connu des équipages. Lorsqu’il vit surgir, tels des assaillants forcenés, l’équipe de flibustiers emmenée par Cricri Margoul (Christophe Marguin) son sang ne fit qu’un tour, comme l’auraient dit en cœur, Jean Gabin et Lino Ventura. Pour les dialogues, Yves en homme cultivé, pensa tout de suite à Michel Audiard. Les affreux ouvraient le bal. Les assassins entraient en lice. La tradition de la cuisine de bouchon à la lyonnaise était en perdition. Christophe Marguin, Mathieu Viannay et Joseph Viola faisaient dinguer le caboulot. Ils avaient vendu sans scrupules l’esprit des Toques blanches au groupe anglais Brake France. Ils voulaient remettre le couvert avec les bouchons, sans Viannay qui désormais parle comme un livre ouvert. Dommage que ce soit toujours à la mauvaise page. Dans le Progrès, Viannay se réfère à l’art, le grand la peinture. Il assène, solennel comme un âne partant aux vêpres : « pour faire de la cuisine contemporaine, il faut avoir de très bonnes bases classiques. Or, c’est une véritable carence chez les jeunes. Les plus grands peintres modernes ont d’abord été de très grands peintres classiques. »... Il y a de quoi rire. Viannay, le Brackeur, en donneur de leçons. Et puis d’abord, qu’est ce qu’il connaît Viannay à la peinture ?... Divine époque, où les cancres, disent la sainte messe. Face à cette volonté de tout régenter pour délivrer un label référencé par des médiocres,Yves Rivoiron, n’a jamais lâché le morceau, ni les grattons, ni le boudin aux pommes. Ah ! il en a de la tripe !... Sa tête de veau est assurément une des meilleures de la ville, et donc de France. Il paraît que Lyon aurait été refoulé, au grand concours de la Cité de la Gastronomie, à cause de la publicité que firent sur leurs toques la troupe de Cricri Margoul et ses potes ? Yves Rivoiron a toujours plein de bonnes idées. Goûtez son caviar de la Croix-Rousse (les lentilles) ! L’attaque avortée de Cricri Margoul l’a tonifié. La liste entérinée par la Chambre de Commerce, et son fanfaron de président Philippe Grillot, qui voudrait bien avoir l’air, mais qui n’est en fait qu’un petit gaucho de plus au service de Gégé les michettes, est ridicule. Dix-sept noms dont certains ne furent jamais des bouchons. Il n’y a pas de quoi se taper le coquillard sur le bord de la baignoire. Pour vivre la véritable ambiance du bouchon lyonnais, un seul nom avec Hugon, le Café des Fédérations, où la voix du Président Edouard Herriot résonne encore, pour dire à Christophe Marguin : « dis moi petit, retourne dans ta Bresse natale, et installe toi derrière tes fourneaux, au lieu de courir après les merdailles, et le pognon, qui pour toi n’a pas d’odeur, comme ta cuisine ». Après cela, je n’aurai qu’un mot : merci Edouard. Yves Rivoiron et ses amis Arlette Hugon, Jean-Louis Gelin, Stephan Tarare, Isabelle Comerro et Laura Vildi, Bernard Copeau, etc, ont gagné le combat. Ah ! j’allais oublier. Chez Yves Rivoiron, vous mangerez bon, et comme il faut, comme on dit à Vaise. Personne n’est jamais sorti du Café des Fédérations, la faim au ventre. On ne peut en dire autant de tout le monde… Café des Fédérations. Comme dit, Yves Rivoiron : Maison fondée depuis bien longtemps… 8, 9, 10, rue major Martin - Lyon 1er. 04 78 28 26 00. Du lundi au samedi, midi et soir. Parking Terreaux et métro Hôtel de Ville. www.lesfedeslyon.com - yr@lesfedeslyon.com