Paul Bocuse / l'Archipel

Samedi, 5 Janvier, 2019 - 09:01

L'épopée d'un chef...

Il sera très difficile de composer une biographie plus complète et documentée de l'itinéraire fabuleux de Paul Bocuse que celle de Robert Belleret, écrivain et, grand reporter, qui fut journaliste au Progrès de Lyon, puis à Paris, au Monde. Jeune metteur en scène de théâtre, nous étions dans les années soixante-dix, Robert Belleret m'avait fait, alors, l'honneur de s'intéressser à mes recherches. Robert Belleret œuvre dans la presque absolue perfection, comme il le fit pour le chanteur engagé, Léo Ferré. Dans cette biographie proche de la perfection, Robert Belleret, nous apprend que Paul Bocuse avec son père, Georges, sauvait les baigneurs de la noyade, qu'il fit son apprentissage, d'abord au Restaurant de la Soierie, rue Saint-Polycarpe, chez Claude Maret, il révèle le talent de peintre du père Réty dont les œuvres furent accrochées dans la bonbonnière de Collonges, comment Paul Bocuse fut blessé à Ronchamp et transfusé en abondance avec du sang américain, puis la véritable naissance du chef chez Fernand Point, et chez Lucas Carton à Paris, etc. Il réhabilite le cuisinier Jean Fleury, incontestable complice de Paul Bocuse qui permit par sa rigueur, l'immense réussite des Brasseries, toujours imitées jamais égalées. Au fil de la plume, Robert Belleret commet tout de même un « emportement » pardonnable, mais, qui aurait ravi notre ami Paul Bocuse. Robert Belleret détient la science d'éviter tous les sujets qui fâchent, sauf, l'épisode du bouquin où sur la couverture, Paul Bocuse apparaissait aminci en byker chevronné. Je suis bien placé pour le dire, car, grâce à la complicité d'Alain Vavro, pendant vingt ans, j'ai fait beaucoup rire, Paul Bocuse qui appréciait mes informations hors-normes, et mes coups de griffes, à propos des plus « immuables » figures des univers gastronomiques et politiques. Assurément, cette petite et involontaire erreur de Robert Belleret l'aurait beaucoup amusé. Page 39, Robert Belleret écrit, à propos de la mère Brazier : « dans une autre ferme où, en plus des cochons, elle trait les vaches et fait le ménage. » Voir la mère Brazier traire les cochons, quel spectacle ! Merci, Robert Belleret. Cette biographie demeure admirable. Je vous recommande, très vivement de l'acheter et de la lire. Offrez-là, à vos amis. Rappelons que le Bocuse d'Or, invention du cuisinier du siècle, rendez-vous mondial de la restauration et de l'hôtellerie, sera décerné à Eurexpo, les 29 et 30 janvier 2019. Broché. 272 p. Format : 22,5 x 14 cm. 18€. Alain Vollerin