Frère d'âme / Seuil

Vendredi, 31 Août, 2018 - 10:12

Souvenirs d'un tirailleur chocolat, croix de guerre...

  L'auteur, David Diop est né en 1966, au Sénégal. Il est maître de conférences à l'université de Pau. Il nous entraîne au cœur des combats de la première guerre mondiale, dans la boue, les pires violences, au milieu des rats, où, le personnage principal, agé de vingt ans, se livre au plus sordide acte de guerre. Sa sauvagerie terrorise ses adversaires. Il y a des redites, peut-être, pour aménager un rythme, comme l'histoire de la jeune fille, avec laquelle, le jeune héros, Alfa Ndiaye, fait l'amour, juste avant son départ pour la France où, il combattra avec son ami, son frère, Mademba Diop qui mourra éventré par une baïonnette allemande, après de longues souffrances, son ami ayant refusé de l'achever. David Diop décrit superbement, comment le jeune sénégalais rampe, tel un serpent, au milieu des lignes de front pour tuer les ennemis, découpant la main qui tient le fusil pour la collectionner (il en possèdera sept). David Diop écrit : « La France du sapitaine a besoin de notre sauvagerie et comme nous sommes obéissants, moi et les autres, nous jouons les sauvages. Nous tranchons les chairs ennemies, nous estropions, nous décapitons, nous éventrons. » Vous saurez faire la différence entre les Toucouleurs et les Soninkés, les Wolofs et Markas. Vous découvrirez, comment la guerre à la française réveille les oppositions entre les Diallo et les Faye, les Cissé, les Ndours, les Cissoko, etc. Pas étonnant, que les représentants de ces ethnies vivants dans des cités déshéritées, comme Trappes, éprouvent le besoin de s'affronter, comme ils le font régulièrement, et, comme ils le firent, à l'aréoport d'Orly. Un récit passionnant de situations stupéfiantes dont la lecture est peut-être réservée à des esprits solides. Broché. 174 p. Format : 20,5 x 14 cm. 17€. Alain Vollerin