L'Amérique au tournant / Classiques Garnier

Mercredi, 23 Septembre, 2020 - 07:16

La place des Etats-Unis dans la littérature française (1890-1920)

Dans la collection Rencontres – série Littérature des XXe et XXIe siècles, dirigée par Didier Alexandre. Ouvrage publié sous la direction de Fabien Dubosson, docteur ès lettres, collaborateur scientifique aux Archives littéraires suisses. Il enseigne la littérature française à l'université de Berne. Et, Philippe Geinoz qui enseigne la littérature française et suisse romande des XIXe et XXe siècles à Genève et Fribourg. L'Amérique au tournant, ce sont les actes du colloque organisé les 27 et 28 avril 2017, à l'université de Fribourg. Il s'agit d'une analyse de la présence américaine dans la littérature française de 1890 à 1920. Deux grands axes. Le premier : L'Amérique des grands espaces, de la forêt, et, à l'Ouest, de la prairie. Par exemple, l'harmonie de l'indien et du trappeur dans les romans de James Fennimore Cooper. La conjugaison du réel et de l'imaginaire dont les textes américains de Chateaubriand ont préparé la réception (Les Mémoires d'Outretombe), ainsi que la découverte de Walt Whitman, Henry James, Mark Twain ou Jack London grâce aux traductions, l'émerveillement du Wild West Show de Buffalo Bill, jusqu'à l'Amérique objet de fantasme sur la nouvelle génération (Cocteau, Desnos ou Aragon). Le second axe privilégie l'Amérique industrielle, urbaine et politique. La société américaine et ses élites et celle des pionniers de l'Ouest, masses populaires issues de l'immigration, avec les impressions de Stendhal, Baudelaire (traducteur et commentateur d'Edgar Poe), Paul Valéry, Paul Bourgey, Pierre Loti (le contraste avec l'Orient aimé), Blaise Cendrars (Les Pâques à New York, le regard du curieux et du poète), ou, celles du jeune Paul Claudel, suppléant du consul à Boston. Un ensemble fabuleux qui mêle des impressions contrastées entre fascination et rejet, admiration et critique du mercantilisme et du matérialisme. Broché. 281 p. 29€. Paule Martigny