La femme en feu / L’Archipel

Mardi, 28 Mars, 2023 - 06:02

Magouilles du marché de l’art de la Seconde guerre mondiale à aujourd’hui

Lisa Barr est journaliste et chroniqueuse, auteur de trois romans dont le premier a été primé lors du Hollywood Film Festival. Les droits cinématographiques de La Femme en feu, suspense ayant figuré sur la liste des meilleures ventes du New York Times, ont été acquis par Sharon Stone, qui produira et jouera dans le film. On n’a aucune peine à l’imaginer dans le rôle de Margaux de Laurent. Richissime héritière et galeriste de premier plan au niveau international. Belle et toxique, experte dans la manipulation mentale, elle n’hésite pas à prostituer ses employées à des hommes riches pour assurer ses ventes et dans ce but, à créer un climat de peur. Face à elle June Roth, à qui Dan Mansfield, célèbre reporter d’investigation de Chicago a confié une mission délicate. Il a promis à l’un de ses vieux amis de retrouver un tableau volé par les nazis. June est une jeune journaliste à l’esprit vif et un sacré cran. Elle est volontaire mais modeste, empathique et insubordonnée. Margaux, elle, n’est fidèle qu’à deux choses : elle et ses galeries. Elle est prête à tout pour posséder ce tableau, quel qu’en soit le prix. La femme en feu est la toile la plus connue de Ernst Engel, peintre expressionniste allemand, l’un des fondateurs de Die Brücke. Il disait "l’art n’est pas ce que vous voyez, mais ce qu’il provoque en vous d’émotions". Là réside tout le pouvoir de cette œuvre unique volée par Helmut Geisler, le marchand d’art en chef d’Hitler. Avec ses complices nazis il avait confisqué de nombreux tableaux pendant la guerre, dont 300 œuvres majeures à Charles de Laurent rue de la Boétie. June remonte le cours de cette histoire. A l’origine il s’agit du portrait d’Anika la maîtresse adorée d’un grand banquier juif. Le lecteur découvre les circonstances de sa création, son funeste parcours et pourquoi cette peinture attise toutes les convoitises jusqu’à l’obsession. De la Seconde Guerre mondiale à nos jours, de Chicago à Amsterdam et Berlin, aucun tableau n’aura suscité autant de convoitises, ni fait couler plus de sang… Excellent roman. Traduit de l’américain par Sophie Guyon. Broché. Format : 14 x 22,5 cm. 384 p. 24€. Paule Martigny