La valeur des rêves / Éditions Léo Scheer

Le personnage principal de ce roman, c’est Moustipic, un stabile d’Alexander Calder, célèbre sculpteur américain. Cette œuvre monumentale d’une valeur inestimable a passé des années dans le parc d’un club de vacances du midi où les enfants étendaient leurs maillots de bain. Le commissaire-priseur Simon Bret le découvre par hasard, suite à une panne de voiture. Un Calder comme porte-serviettes, étonnant, non ? Il missionne Lucie de Clichy, qui étrangement ne connaît rien à l’art moderne, pour mener une enquête afin de rechercher les origines de cette sculpture et la raison de son parcours jusqu’à cet endroit. Le club de vacances l’avait-il acheté ? Et pourquoi ce nom Moustipic ? Il faut prouver sa provenance afin de pourvoir le présenter pour une vente exceptionnelle. Cette œuvre majeure serait susceptible de battre un record en salle des ventes. Un jeu de piste s’amorce mené par cette jeune femme atypique pour un commissaire-priseur non moins fantasque. Son enquête la mène inévitablement à l’endroit où Calder a du fabriquer le stabile, chez Aimé Maeght à la fondation. L’investigation conduit la jeune enquêtrice jusqu’à l’atelier de l’artiste américain anticonformiste exilé, à La Gouacherie en Indre-et-Loire, d’où elle déroulera la carrière. Ce septième roman plein de fantaisie et d’érudition nous plonge dans l’actualité du marché international de l’art, Marie Lebey crée une galerie de personnages hauts en couleur, comme le petit monde de l’art sait les agiter, et nous montre l’incroyable destin de Moustipic, simple tas de ferraille ou authentique trésor ? Marie Lebey, auteur au parcours hors norme a conçu une histoire admirablement documentée. La fluidité de son style et sa malice contribuent au plaisir de la lecture, drôle pour les connaisseurs, instructive pour les béotiens du marché de l’art. Tout contribue à ouvrir le monde préservé des commissaires-priseurs, des coutumes des ventes aux enchères, des codes et des astuces, voir les combines qui se trament autour d'une œuvre d’art. La jubilation qu’a du éprouver Marie Lebey à l’écriture de ce roman est communicative. Ne vous privez pas de ce plaisir, accompagné d’une belle histoire d’amour. Quelques mots sur Marie Lebey : En 2019, elle publie son sixième roman, dans lequel elle évoque son père banquier décédé dans un accident d'avion alors qu'elle avait 12 ans. En 1986 elle publie son premier livre "Dix-sept ans, porte 57". Elle raconte avoir été la maîtresse du chah d'Iran. Après "Ballon de toi" en 1987 elle disparaît de la scène littéraire pendant plus de vingt ans avant de réapparaître avec un récit où elle relate la mort de sa sœur, Clara, dont Nicolas Sarkozy était le meilleur ami, et qui fut brûlée vive sous un camion à l'âge de 17 ans. Elle y avoue aussi avoir été l'ultime passion du producteur Humbert Balsan, qui s'est pendu dans son bureau, en 2005. Broché. Format : 12 x 18 cm. 176 p. 18€. Paule Martigny