Le Cantique des oiseaux / Editions Diane de Selliers

Lundi, 27 Mars, 2023 - 09:07

La recherche ardente du divin. Les valeurs du soufisme et la virtuosité de la langue. Une expérience spirituelle intime et universelle.

Il s’agit du chef-d’œuvre de poésie mystique de Farid od-dîn’‘Attâr écrit vers 1190. Le poète persan ’Attâr (1174-1248) a embrassé le soufisme, doctrine mystique de l’islam qui invite l’homme au détachement pour mieux approcher du Divin. ’Attâr a lui-même cheminé, empruntant la voie extatique de l’amour et de l’abandon du soi. Par la magie de l’évocation poétique, la beauté de sa langue, sa musicalité et sa force d’expression, il parvient à dire l’indicible, à montrer l’invisible. Cette épopée spirituelle chante le voyage de milliers d’oiseaux en quête de Sîmorgh, manifestation visible du Divin, dans la traduction lumineuse de Leili Anvar, dans un français raffiné et une rythmique subtile. Leili Anvar est aujourd’hui le meilleur connaisseur de la littérature persane. Sa traduction inspirée, d’une grande finesse est digne des meilleurs poètes. Le rythme des alexandrins non rimés confère aux mots une frappe et une grâce merveilleuse. Traduire la poésie est un immense défi confesse Leili Anvar. La mosaïque d’histoires qui émaillent Le Cantique des oiseaux illustre l’enseignement d’Attâr, tout en révélant son immense culture. Le poète puise son inspiration à différentes sources : il reprend les figures mythiques citées dans le Coran, invoque les héros de l’histoire de la Perse et reprend les classiques de la littérature profane. Brûlés par le désir de trouver leur Roi, tous les oiseaux du monde se réunissent. Guidés par la huppe, messagère de Salomon, ils décident de s’envoler vers Sa majesté Sîmorgh, l’Être divin, qui vit sur les hauteurs du mont mythique Qâf. La huppe connaît le long et difficile voyage, elle en sait les dangers et les épreuves. Seuls trente oiseaux parviennendront à leur but, mais ils ne trouveront dans la Sîmorgh que le reflet d’eux-mêmes. En persan, sî morgh signifie littéralement "trente oiseaux". La traductrice, Leili Anvar, ancienne élève de l’École normale supérieure, docteur ès lettres, est actuellement maître de conférences en langues et littérature persanes à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Elle est également productrice, avec Frédéric Lenoir, de l’émission "Les Racines du ciel" sur France Culture et chroniqueuse au Monde des religions. Leili Anvar est aussi femme de théâtre : elle conçoit et réalise des lectures-concerts autour des grandes œuvres de la spiritualité auxquelles elle prête sa voix. Outre ses travaux universitaires, elle a coordonné en 2004 l’anthologie de poésie arabe, persane et turque : Orient. Mille ans de poésie et de peinture, pour laquelle elle a traduit les poèmes persans (Diane de Selliers, éditeur). En 2008, elle a publié Trésors dévoilés, une anthologie de l’islam spirituel et, en 2009, Rûmi ou la religion de l’amour (Éditions du Seuil). Spécialiste de la littérature mystique et de l’écriture féminine, elle a notamment étudié la littérature amoureuse et les développements spirituels ainsi que l’importance actuelle de la voix des femmes en Iran et en Afghanistan. Parution collection Texte, dans le nouveau format Littérature de La Petite Collection. Avec des notes et un glossaire, éléments indispensables. Traduction en vers et introductions de Leili Anvar.  Broché avec rabats. 400 p. Format : 14,5 × 22 cm. 29€. Paule Martigny