Le Lac au miroir / Viviane Hamy

Vendredi, 10 Mars, 2023 - 16:10

Les pouvoirs magiques de l’art, le poids d'un secret de famille et la recherche de la vérité

Le Lac au miroir est le titre onirique du premier roman très abouti d’Odile Lefranc. Hannah Springer, 38 ans, au point mort dans sa vie, trompe son ennui existentiel à Bali lorsqu’elle apprend le décès brutal de sa mère, Magda Springer. Fâchées, elles ne s’étaient pas vues depuis vingt ans. De retour à Paris, bien résolue à comprendre les causes de la mort de sa mère, Hannah fouille le passé familial et fait une découverte qui va bouleverser son existence. Près d’un siècle plus tôt, Walter Spies, jeune peintre et musicien allemand en quête de liberté, fuit son pays et s’installe à Bali. Il y peindra ses plus belles œuvres. Walter Spies est né à Moscou le 15 décembre 1895, et mort en mer au large de Sumatra le 19 janvier 1942. Ses tableaux ont contribué à faire connaître Bali dans le monde au début du XXᵉ siècle. Qu’est devenu "Le Lac au miroir", ce tableau disparu de Walter Spies qu'enfant, Hannah admirait sur le mur de sa chambre ? Et si un lien unissait le destin de ce peintre iconoclaste et celui de la famille Springer ? Commence alors pour Hannah un voyage à la recherche de ses origines qui l’emporte dans une traversée du XXe siècle, entre la France, l’Allemagne et Bali. Qui était cette mère qui refusait de partager ses secrets de famille. Au cours de son voyage, à la faveur d'une vieille tabatière, que Magada nommait "la prunelle de ses yeux", Hannah fait des recherches dans les archives allemandes et découvre le lourd fardeau de sa famille auquel semblent liés certains tableaux de Walter Spies. En parallèle de cette aventure, nous suivons la vie du peintre dans les années 1930, révélant certains éléments inavoués sur la famille Springer. Son grand-père, Andréas Müller, marchand d’art, vendait entre autres œuvres, les tableaux de Walter Spies. Mais, sous pseudonyme, il avait une autre activité, la spoliation des biens des personnes qu’il dénonçait à la Gestapo. Ce premier roman offre une méditation singulière et émouvante sur la mémoire familiale et la relation mère-fille. Mais c’est avant tout une ode à la liberté, et la célébration d’un plaisir de vivre retrouvé et des pouvoirs magiques de l’art. Odile Lefranc est auteur et journaliste. Sa rencontre avec Armand Gatti l'amène à écrire pour le théâtre. Sa pièce "Clémence la victorieuse", mise en espace par Benoît Guibert lors du festival Pur Présent, a été interprétée par Olivier Py et ses comédiens. Depuis, elle poursuit un travail d'écriture romanesque et théâtrale. Elle a été journaliste pour les revues du ministère de la culture et le magazine en ligne Luxsure. Elle a mené de nombreux entretiens avec des personnalités emblématiques des arts de la scène. Broché. Format : 21 x 13,2 cm. 236 p. 19€. Paule Martigny