Les mystères de Marseille / Archi Poche

Lundi, 12 Avril, 2021 - 12:02

Quand Zola explorait les bas-fonds de la cité phocéenne

Préface de Roger Martin, romancier, qui écrit aussi sous le pseudonyme Kenneth Ryan. D’abord journaliste et critique, Emile Zola (1840-1902) évolue vers le roman naturaliste. « Les Mystères de Marseille » (1867), histoire écrite à l’âge de 27 ans, est nourrie des retentissantes affaires locales dont le jeune auteur avait consulté les pièces aux greffes des tribunaux d’Aix et de Marseille. Le récit fut initialement un feuilleton publié en 62 épisodes dans « Le Messager de Provence », dans la lignée des « Mystères de Paris » d'Eugène Sue. Il s’agissait d’une commande alimentaire qu’honora un Zola désargenté. Pourquoi Zola le publia-t-il 18 ans plus tard sous forme de roman historique ? Pour montrer qu’il n’avait pas honte de ses œuvres de jeunesse en réponse aux critiques, suite à son premier succès avec « L’Assommoir » (1877), inscrit dans la prodigieuse fresque des Rougon-Macquart. Pourtant Zola n’était pas tendre avec « Les mystères de Marseille ». Il jugeait son roman médiocre. Que dirait-on aujourd’hui de ces romans écrits à la diable ? Car ici, le rythme est soutenu, le vocabulaire choisi et le fond puissant, empreint d’une révolte contre l’injustice. Le ferment de l’œuvre qui va suivre est là. Scandales, enlèvements, trahisons, affaires louches, meurtres en cascade, rebondissements en tous genres. Face à la vanité, aux spéculations douteuses, à l’appétit de pouvoir et au mensonge ; la naïveté, la probité et l’amour désintéressé. Les barricades de 1848 et l'épidémie de choléra servent de décor historique à ce roman qui entraîne le lecteur des bas-fonds de la ville jusqu'aux collines de la Provence chère au jeune Zola. Lecture conseillée. Broché. Format : 10,7 x 17,7 cm. 528 p. 8,95€. Paule Martigny