Mirrorland / Fleuve noir

Mardi, 14 Septembre, 2021 - 11:16

Un univers troublant très personnel…

La gémellité offre souvent la construction de romans insolites à tiroirs. Il s’agit ensuite de composer avec talent, ce qui est le cas pour ce roman intense de Carole Johnstone. "Diablement intelligent" écrit Stephen King. Cat est partie d’Edimbourg, sa ville natale, il y a douze ans. Elle s’est installée à Los Angeles s’efforçant d’effacer la première partie de sa vie. Depuis, elle n’a jamais repris contact avec sa sœur jumelle El. Mais lorsqu’elle apprend sa disparition elle décide de rentrer en Ecosse. La police locale l’attend pour l’interroger. El a coulé avec son bateau, on pense à l’étrange roman de Daphné Du Maurier, « Rebecca », adapté au cinéma par Hitchcock. Son mari est le principal suspect. Peu après son arrivée, des messages apparaissent en divers endroits de la maison, tels des indices pour une enquête. Tous font référence à Mirrorland, le pays imaginaire inventé dans leur enfance, à la fois terrain de jeu et refuge. Pour mieux supporter le repli sur soi leur mère avait imaginé une sorte de maison-labyrinthe comme une suite de contes de fée. Elle enchantait ainsi leur vie. Cat revisite les pièces,  le café clown, la tour de la princesse, etc, excepté la chambre de Barbe Bleue où elles n’ont jamais eu le droit d’entrer. Le plan des deux étages de la maison figure au début du livre. Des mails, beaucoup de mails ont apparu dès l’arrivée de Cat. Qui sème ces indices ? Qu'est-il véritablement arrivé à El ? Cat comprend alors qu'elle devra déverrouiller sa mémoire pour comprendre le présent. L’auteur, Carole Johnstone vit en Écosse, près de Glasgow. Elle a publié pendant plus de dix ans un grand nombre de nouvelles, régulièrement primées. Mirrorland est son premier roman, dont les droits ont été cédés dans 11 pays. Quant aux droits audiovisuels, ils viennent d’être cédés au producteur de Harry Potter et de Gravity. Traduit de l’anglais (Ecosse) par Héloïse Esquié. Broché. Format : 14 x 21 cm. 448 p. 21,90€. Paule Martigny. Mémoire des Arts