Nino Ferrer / Le mot et le reste

Samedi, 1 Septembre, 2018 - 16:06

Un homme libre...

Dans une collection publiée avec le concours de la Région Sud Provence-Alpes Côte d'Azur. Henry Chartier, spécialiste des musiques actuelles, est un biographe confirmé. Il a écrit à propos de Serge Gainsbourg, Kurt Cobain, John Lennon, et, Christophe. Cette biographie est la seconde qu'il consacre à l'itinéraire de Nino Ferrer. Saviez-vous que Nino Ferrer était né italien ? A l'origine, il se nomme Ferrari, et fit une longue partie de sa tumultueuse carrière, en Italie. La lecture de ce texte n'est pas aisée. Henry Chartier détenait une importante quantité d'informations. Tant mieux ! Hélas, il en fait un mauvais usage pour le lecteur, en abusant des répétitions, des redites, des retours en arrière. C'est vraiment très pénible, d'autant plus que l'éditeur a fait le choix d'un caractère trop petit. Nino Ferrer avait de très mauvais rapports avec la presse, et avec la télévision, en particulier. Henry Chartier, nous rappelle que son opinion était proche de celle de Pierre Bourdieu : « Comme l'a fort bien noté Bourdieu, être « bien vu » des journalistes « implique bien des compromis et des compromissions » ce que Ferrer n'était, depuis des années, plus prêt à faire. » Serge Halimi lui, parlait « des chiens de garde ». Aujourd'hui, rien n'a changé, la situation, s'est encore dégradée, les artistes étant d'accord pour accepter tous les outrages, au nom de l'argent roi. On peut dire que les multiples «sautes d'humeur » de Nino Ferrer étaient souvent justifiées. Nino Ferrer était un homme généreux, un créateur engagé dans des projets avec ses amis musiciens, qui le mettaient en difficultés financières, pour les combler, il donnait de nombreux concerts, assez tourmentés. Il était capable d'insulter le public, lorsqu'il le trouvait indigne. Henry Chartier parle d'une cinquantaine de dates par an, entre 1981 et 1984. Nino Ferrer était un passionné de jazz, et avant tout, un musicien. N'a t'il pas écrit : « Je veux être noir ». Pas de doute, il aurait partagé le chagrin des millions d'individus qui pleurèrent la mort d'Aretha Franklin. Nino Ferrer était aussi peintre, et présenta ses œuvres à la Coupole (qui organisait des expositions, portée par le souvenir des célébrités qui firent sa réputation), en 1994. Il sera par la peinture nommé officier des Arts et des Lettres. Nino Ferrer se donna la mort, le 13 août 1998, vers 13 heures, en se tirant une balle dans le cœur. La meilleure façon de lui rendre hommage, c'est d'acheter ses disques, et surtout, pas seulement ses tubes. Il faut écouter, et entendre les textes de Nino Ferrer, ils sont souvent une longue protestation. Un de ses derniers titres étant : la désabusion. Une intelligente idée de cadeau ! Broché. 250 p. 250 p. Format : 21 x 14,5 cm. 20€. Alain Vollerin