L’art du minuscule / Éditions Alternatives

L’art miniature voire microscopique fascine depuis toujours.. Aujourd’hui, il connaît un nouvel essor grâce aux réseaux sociaux, qui démocratisent cette forme d’expression.
Un peu d’histoire : l'art de la sculpture sur grain de riz qui remonte à plusieurs millénaires, incarne une tradition artisanale unique, transmise à travers les générations en Asie du Sud-Est. La sculpture miniature ou la sculpture Hao Mang est un art ancien presque perdu qui fait partie de la culture traditionnelle chinoise. Elle date d'il y a environ 3 000 ans en Chine, trouvant son origine dans les inscriptions sur les os d'oracle. Miniatures de porcelaines ou d’ivoire, portraits en émail au XVIIIe et XIXe siècles peuvent orner des objets personnels (bague, bracelet, tabatière, carnet de bal, etc.)
A l’origine ce qu’on appelle miniature en Occident, embellissait les têtes de chapitres des manuscrits. Cet art prit son essor au fil des siècles. A partir de la moitié du XVIe siècle, bijoux, boîtes et bonbonnières furent ornées de peintures. Servant de cadeau, ces objets délicats prirent une dimension symbolique de gages d’amitié ou d’amour. Au XVIIIe siècle les miniatures devinrent le domaine des artistes femmes qui ne pouvaient pas exercer le métier de peintre comme les hommes. Un statut spécial leur fut attribué pour des sujets féminins : fleurs, portraits et miniatures. Parmi ces artistes : Marie-Anne Fragonard et Marie-Jeanne Buzeau, épouse de François Boucher. Leurs œuvres resteront longtemps attribuées à leurs époux. Il aura fallu la réputation internationale de la vénitienne Rosalba Carriera qui peignait sur ivoire pour que la miniature obtienne ses lettres de noblesse et que des peintres s’intéressent à cette technique. A la même époque en Chine, la gravure et la sculpture sur noyau était en plein essor.
Après avoir connu une perte d’intérêt, la miniature fut de nouveau prisée au XXe siècle, mais son véritable renouveau s’établit au début du XXIe siècle. En 2010, Le Non-Lieu, lors de la nuit des Arts de Roubaix lance l’exposition Small is beautiful, en contre-point à l’art monumental. Depuis, elle a lieu tous les ans début décembre. Ces créations suscitent un réel émerveillement. Plus une pièce est petite, plus elle requiert de l’attention. En réduisant l’échelle les créateurs sujets aux contraintes qu’on imagine, trouvent de nouveaux sujets, de nouveaux supports, de nouvelles possibilités. D’autre part, l’art miniature au-delà de la performance technique, facilement transportable, est porteur de messages.
Au sommaire : dioramas et maquettes, peinture et photographie, assemblages et installations, modelage, sculpture et origami, micro-art. Tout un monde dans de petites boîtes avec des personnages de quelques millimètres, maisons de poupées, répliques d’intérieurs miniatures, mini livres, mini tableaux, mines de crayons sculptées, découpes de feuilles végétales, origamis miniatures, compositions sur une graine de citrouille ou une lame de rasoir, sculptures miniatures en crochet. Ces œuvres réalisées sur divers supports – papier, graphite, carton, sachets de thé usagés, argiles, perles de culture, chas d'aiguilles, proviennent du monde entier: des États-Unis à la Pologne, de l’Afrique du Sud, au Japon, à la Chine, la Turquie, l'Iran, la Russie et la France...
L’auteur, Emmanuelle Rosenzweig, diplômée de l'ESMOD (École supérieure des arts et techniques de la mode), a été journaliste (Globe, Créations, Le Matin de Paris, CB News, la Cinq...) et autrice (Les Métiers de la création, 1998, La vie des grands disparus de l'année 1995, 1996) avec Catherine Soulingeas. Emmanuelle Rosenzweig a été directrice du pôle communication interne chez Orange et a travaillé chez Vox Femina. Elle demeure dans la région troyenne.
Dans la même collection, une dizaine de titres : L’art du collage au féminin, L’art du livre origami, etc. Broché avec très larges rabats. Format : 22 x 24 cm. 224 p. 32€. Une originale idée de cadeau.
Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com


