Mathurin Méheut / Éditions Ouest-France

Vendredi, 13 Juin, 2025 - 17:14

Voyage d’un peintre breton au Japon avril-août 1914

Par Élisabeth, Hélène et Patrick Jude, arrière-petites-filles et petit-fils de Mathurin Méheut

A cette époque, au début du XXe siècle, le japonisme règne à Paris et en France, source d’influence sur l’Art nouveau et les peintres. Le jeune Mathurin Méheut (1882-1958), élève de l’École régionale des Beaux-arts de Rennes et collaborateur de la revue Art et Décoration fournit des études de faune et de flore. Dans cette base documentaire solide, il n’oublie pas les animaux les plus négligés, tels que pieuvres, batraciens, serpents, crustacés, poissons… Les critiques concernant les ouvrages illustrés par ses soins sont élogieuses. Ses sujets d’études rappellent l’art des beaux maîtres japonais. 

Son exposition couronnée de succès au musée des Arts décoratifs est suivie de l’attribution d’une bourse « Autour du monde » financée par le grand mécène Albert Kahn. Mathurin Méheut arrive au Japon en avril 1914. Là il dessine et peint, travaille sans relâche à son carnet de voyage. L’influence de son séjour au Japon habitera son œuvre jusqu’à sa mort en 1958.

Ses arrière-petites-filles se sont rendues au Japon pour identifier les lieux peints par leur aïeul. La réalisation de cet album remarquable nécessitait une immersion dans un univers qui leur était inconnu, celui du Japon au début du XXe siècle. Photographies et carnet de route de leur périple dans le Japon d’aujourd’hui complètent les dessins de Mathurin Méheut attestant aussi de son œuvre d’ethnographe du début de l’ère Taishô. Les autochromes de Roger Dumas de la collection du musée Albert-Kahn, agissent en contrepoint des propres photos d'Élisabeth et Hélène Jude.

Elles ont pu accomplir ce voyage étonnant grâce aux Japonais qui ont pris à cœur de les aider. Parmi eux les descendants de Inabata Katsutarô et Kanokogui Takeshirô qui avaient aidé Mathurin Méheut en 1914.

La saisie de l’essentiel croqué sur le vif d'un trait à la fois vigoureux et délicat est la marque du talent de Mathurin Méheut. Que ce soit les lavis, les aquarelles, les gouaches, les mines de plomb. Ce voyage au Japon lui a permis d’affirmer son style déjà identifiable, un travail acharné dans l’éblouissement de la beauté du pays du soleil levant. 

Superbe édition à tous points de vue, que soit le soin apporté à la mise en page ou la densité du contenu. Relié. Couverture cartonnée. Format : 30,5 x 24 cm. 128 p. 34€.

Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com